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Éloignement ou fréquentation des gens ?

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L’éloignement est perçu parfois comme arrogance et entêtement, alors que c’est parfois juste le moyen de se soustraire à l’insatisfaction des autres, ou pour protéger ceux que l’on chérit mais qu’on ne peut combler. Il permet aussi d’éviter des péchés de la langue, et l’influence faisant perdre sa religion.

Certains s’éloignent aussi parce que l’on vient à eux avec insistance dans la Da’wa ou pour les changer.

Pourtant la meilleure des Da’wa, et amitié fraternelle, c’est tout simplement accepter de ne pas avoir un contrôle sur nos proches, et savoir accepter que nous ne sommes pas garant de leur guidée, quand bien même nous tentons d’y contribuer :

« Tu ne diriges pas celui que tu aimes: mais c’est Allah qui guide qui Il veut. Il connaît mieux cependant les bien-guidés » (Sourate 28, verset, v56)

Ne pas oublier que parfois, ce n’est pas nous qui sommes envoyés à ces gens, mais eux qui sont notre épreuve… Ils nous sont parfois envoyés pour tester notre intégrité, notre patience, une cause de réforme de certaines facettes qu’on ne voyait pas en nous dans la Da’wa ou autre chose.

S’éloigner ou se rapprocher : non, la fréquentation n’est pas une chose facile, et c’est ainsi que beaucoup de Compagnons, qui vivaient pourtant dans une époque où certains étaient annoncés au Paradis par la bouche même du Prophète ﷺ , disaient comme Sa’ad ibn abi Waqqas :

« J’aurais souhaité qu’il y ait entre les gens et moi une porte en fer, que personne ne puisse me parler ou que je ne puisse parler à personne, jusqu’à ce que je rencontre mon Créateur »

و قال سعد بن أبي وقاص رضي الله عنه
والله لو وددت أن بيني وبين الناس بابا من حديد لا يكلمني أحد ولا أكلمه حتى ألحق بالله عز وجل

C’est d’ailleurs en ce sens qu’à notre époque, beaucoup ont privilégié les relations virtuelles aux relations réelles, afin de se soustraire à la possessivité de certaines personnes, se soustraire à leurs jugements incessants qui peuvent littéralement nous user, de leur insatisfaction constante qu’ils voient comme des conseils mais qui nous font surtout perdre l’estime de nous-même, se soustraire de leurs prétentions ou de leurs nuisance en ayant un contrôle sur sa sociabilité via le virtuel, donc mettre de la distance sans créer de véritables manques.

Sauf que si cela a pour but de se soustraire aussi aux responsabilités et de ce qui nourrit le coeur du croyant (Janaza, visiter le malade, visiter les proches parents, aider un voisin à déménager, etc), ce dernier se privera de nombreux bienfaits et de nombreuses récompenses d’Allah, surtout s’il retrouve dans le virtuel une facilité à s’adonner au voyeurisme ou à la médisance.

C’est ainsi que les savants ont recommandé l’isolement, sans se priver de participer aux évènements de la communauté comme les prières en groupe, les fêtes, les veillées de Ramadân, les rites funéraires, l’acquisition de la science etc.

Si l’on craint de surcroît de s’exposer aux nuisances citées ci-dessus, y compris les méfaits de la langue quand on se sait bavard, et les critiques continuelles qu’on prend pour des analyses, la solitude acceptée de bon cœur reste le meilleur état pour le croyant.

Selon Abu Sa’id al-Khudrî, on a demandé au Prophète ﷺ :

« Ô Envoyé d’Allah ! Quel est l’homme le plus méritant ? »

Le Prophète ﷺ répondit : « Un croyant qui combat au service d’Allah en investissant sa personne et ses biens, et un homme qui s’est retiré dans une vallée pour se consacrer à l’adoration de Son Seigneur et qui épargne aux autres son propre mal » (rapporté par Muslim)

وعن أبي سعيد قال :قال رجل : أي الناس أفضل ؟
يا رسول الله قال : مؤمن يجاهد بنفسه وماله في سبيل الله
قال : ثم من ؟
قال : ثم رجل معتزل في شعب من الشعاب يعبد ربه ويدع الناس من شره .
رواه مسلم

Umm Saad

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