Publié dans

Comment la Langue Arabe fut élevée par les Hadiths Qudsi

Publié dans

Une langue est, par définition, un système permettant de véhiculer des informations et de se faire comprendre, afin d’aboutir à une communication entre les individus. Par ailleurs, elle doit impérativement, pour atteindre ces objectifs, pouvoir être retranscrite par écrit. C’est le cas d’une multitude de langues sur terre. Mais la langue arabe a cette spécificité d’avoir retranscrit deux sources divines : la première, que nous avons vue à travers notre précédent article et qui n’est autre que la Parole d’Allah elle-même, le Coran. La seconde est constituée par les Hadiths de notre Prophète bien-aimé. Ces Hadiths se divisent en deux catégories : les Hadiths dits Qudsi et les Hadiths Sharîf.

Les Hadiths Qudsi sont des paroles d’Allah rapportées par le Prophète ; il s’agit, tout comme le Coran, d’une révélation, à la différence que :

  • Le Coran est une révélation d’Allah au Prophète, effectuée par l’intermédiaire de l’Ange Jibril, ce qui n’est pas le cas pour les Hadiths Qudsi.
  • Le Coran est un miracle dans tous les domaines, et plus particulièrement d’un point de vue linguistique: à plusieurs reprises dans le Coran, Allah défie quiconque de pouvoir rapporter ne serait-ce qu’une sourate, voire un verset identique au Coran. Ce défi d’Allah en personne concerne ainsi le Coran exclusivement.
  • A chaque fois que le Coran est mentionné, nous devons citer la formule : « Allah dit ». Dans le cas du Hadith Qudsi, la formule qui est employée est : « Le Prophète a dit, en rapportant les paroles d’Allah » ou « Allah dit dans le hadith Qudsi ».
  • Les expressions et les sens contenus dans le Coran (autrement dit le « fond et la forme ») viennent tous deux d’Allah, alors que pour le Hadith Qudsi, le sens vient d’Allah mais la formulation vient du Messager d’Allah.
  • La lecture du Coran est en soit une adoration Par ailleurs, il n’est pas parmi d’accomplir la Salât sans lire des versets du Coran, contrairement aux Hadiths Qudsi, qui ne sont pas directement une adoration en lecture, et qu’il n’est pas non plus permis de réciter durant la Salât.
  • Le lecteur du Coran se doit d’avoir ses ablutions, contrairement à celui qui lit des Hadiths Qudsi.
  • Une phrase du Coran est appelée un verset, et un groupe de versets est appelé sourate : cette terminologie est réservée uniquement au Coran.
  • Il est recommandé, lors de la lecture du Coran, de prononcer les formules d’Isti’ada et la Basmallah, lesquelles n’ont pas à être prononcées lorsque l’on cite ou lit un Hadith Qudsi.

Le Hadith est composé de deux parties : l’une est appelée Isnad (chaîne de transmission) et l’autre est le Matn (le texte, ou contenu). Les savants étudient d’abord la chaîne de transmission pour établir l’authenticité de cette dernière, puis se penchent ensuite sur le texte.

Ainsi, pour que le Hadith soit considéré authentique, il faut qu’il soit :

  • D’une part, validé sur sa chaîne de transmission (c’est-à-dire que toutes les personnes qui le rapportent soient jugées fiables et se soient transmis ce Hadith),
  • D’autre part, que le récit en question ne contredise en rien le Coran ou un autre Hadith plus connu.

On dénombre un peu plus de mille Hadiths Qudsi, dont un peu moins de deux cents jugés authentiques par certains savants.

Après cette brève étude sur le Hadith, venons-en maintenant à la langue arabe. La force d’une langue doit se mesurer selon les informations qu’elle véhicule : plus les connaissances transmises sont importantes, plus cette langue acquiert un rang élevé.

Ainsi, la langue arabe a réuni en elle deux révélations : le Coran et les Hadith Qudsi, qui sont sans aucun doute les informations les plus utiles dont l’Humanité a besoin sur terre, car émanant directement de notre Créateur. Ces précieuses paroles sont là pour nous guider, nous instruire, nous éduquer et nous mener vers notre Seigneur, mais aussi nous permettre de découvrir les richesses se trouvant sur la terre et pouvoir en profiter pleinement, en harmonie avec ce qu’Allah attend de nous.

Seule une société saine en croyance, en mœurs et en comportement pourra vivre harmonieusement sur terre et gagner à la fois les bienfaits de ce bas-monde et ceux de l’au-delà.

L’apprentissage de la langue arabe permet ainsi de lire, tels qu’ils ont été révélés, le Coran et les Hadiths Qudsi, et les enseigner à nos enfants afin de leur inculquer les meilleures valeurs existant sur terre.

Sachez que l’amour d’Allah doit être ancré en chacun de nous : il s’agit même d’une obligation. Dès lors, comment aimer si on ne comprend pas l’Être aimé, dans la langue avec laquelle Il S’exprime ? Comment ne pas s’efforcer de comprendre l’arabe, alors qu’à travers cette langue, nous serons plus proches d’Allah, et ce par la simple lecture du Coran ?

Les paroles du Coran ont en effet un impact sur notre esprit, notre corps, notre conscient et notre subconscient : en lisant ou en écoutant le Coran, nous offrons à l’ensemble des particules de notre corps et à nos cellules, qui ne sont que des créatures, la parole de leur Créateur. Il est donc évident que ces dernières, chacune à leur niveau, ne peuvent que se réjouir, se renforcer et accomplir pleinement la fonction pour laquelle elles ont été créées.

Notre cerveau, de son côté, nous ouvrira des espaces plus larges de compréhension, de mémorisation, de réflexion et d’analyse.

Notre visage dégagera plus de beauté et de splendeur ; il sera plus attrayant et lumineux, apaisant ceux qui le regarderont.

Nos membres accompliront les tâches d’adoration plus facilement, plus docilement et avec beaucoup plus d’ardeur.

Quant à notre cœur, qui est le chef d’orchestre de l’ensemble de notre corps, ce dernier se remplira de foi et de quiétude ; il reprend des forces et devient inébranlable ; il se purifie et devient sain, limpide dans ses sentiments. Enfin, il se dote de clairvoyance, conscient de ce à quoi il doit s’attacher et ce dont il doit se détacher. Sa sincérité augmente, de même que la force et l’impact de ses actions.

Tout ceci ne peut se réaliser qu’à travers la langue l’arabe. Tout ce que nous venons de citer n’est que le début d’un magnifique voyage, qui vous fera découvrir tant de belles choses que vous en oublierez les difficultés et les efforts que vous avez dû fournir pour apprendre et comprendre cette langue.

Nous terminerons notre propos par un exemple de Hadith Qudsi, accompagné de sa traduction en français. Méditer son sens vous rapprochera sans aucun doute d’Allah ; mais votre proximité avec votre Seigneur sera plus élevée encore si vous réussissez à lire ce Hadith en langue arabe, celle utilisée par Allah lorsqu’Il le révéla : vous le lirez alors d’une manière identique à celle dont il a été révélé à notre Prophète bien-aimé.

عَنْ أَبِي ذَرٍّ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُ، عَنِ النَّبِيِّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ فِيمَا يَرْوِي عَنْ رَبِّهِ عَزَّ وَجَلَّ أَنَّهُ قَالَ : يَا عِبَادِي إِنِّي حَرَّمْتُ الظُّلْمَ عَلَى نَفْسِي وَجَعَلْتُهُ بَيْنَكُمْ مُحَرَّمًا فَلَا تَظَالَمُوا ، يَا عِبَادِي كُلُّكُمْ ضَالٌّ إِلَّا مَنْ هَدَيْتُهُ فَاسْتَهْدُونِي أَهْدِكُمْ ، يَا عِبَادِي كُلُّكُمْ جَائِعٌ إِلَّا مَنْ أَطْعَمْتُهُ فَاسْتَطْعِمُونِي أُطْعِمْكُمْ ، يَا عِبَادِي كُلُّكُمْ عَارٍ إِلَّا مَنْ كَسَوْتُهُ فَاسْتَكْسُونِي أَكْسُكُمْ ، يَا عِبَادِي إِنَّكُمْ تُخْطِئُونَ بِاللَّيْلِ وَالنَّهَارِ وَأَنَا أَغْفِرُ لَكُمْ ذُنُوبَكُمْ جَمِيعًا فَاسْتَغْفِرُونِي أَغْفِرْ لَكُمْ ، يَا عِبَادِي إِنَّكُمْ لَنْ تَبْلُغُوا ضَرِّي فَتَضُرُّونِي وَلَنْ تَبْلُغُوا نَفْعِي فَتَنْفَعُونِي ، يَا عِبَادِي لَوْ أَنَّ أَوَّلَكُمْ وَآخِرَكُمْ وَإِنْسَكُمْ وَجِنَّكُمْ كَانُوا عَلَى أَتْقَى قَلْبِ رَجُلٍ وَاحِدٍ مِنْكُمْ مَا زَادَ ذَلِكَ فِي مُلْكِي شَيْئًا ، يَا عِبَادِي لَوْ أَنَّ أَوَّلَكُمْ وَآخِرَكُمْ وَإِنْسَكُمْ وَجِنَّكُمْ كَانُوا عَلَى أَفْجَرِ قَلْبِ رَجُلٍ وَاحِدٍ مِنْكُمْ مَا نَقَصَ ذَلِكَ مِنْ مُلْكِي شَيْئًا ، يَا عِبَادِي لَوْ أَنَّ أَوَّلَكُمْ وَآخِرَكُمْ وَإِنْسَكُمْ وَجِنَّكُمْ قَامُوا فِي صَعِيدٍ وَاحِدٍ فَسَأَلُونِي فَأَعْطَيْتُ كُلَّ إِنْسَانٍ مِنْهُمْ مَسْأَلَتَهُ مَا نَقَصَ ذَلِكَ عِنْدِي إِلَّا كَمَا يَنْقُصُ الْمِخْيَطُ إِذَا دَخَلَ الْبَحْرَ ، يَا عِبَادِي إِنَّمَا هِيَ أَعْمَالُكُمْ : أُحْصِيهَا لَكُمْ ثُمَّ أُوَفِّيكُمْ إِيَّاهَا ، فَمَنْ وَجَدَ خَيْرًا فَلْيَحْمَدِ اللَّهَ عَزَّ وَجَلَّ . وَمَنْ وَجَدَ غَيْرَ ذَلِكَ فَلَا يَلُومَنَّ إِلَّا نَفْسَهُ. رَوَاهُ مُسْلِمٌ

D’après Abû Dharr – qu’Allah l’agréé, le Prophète -qu’Allah prit sur lui et le salut-, rapportant les paroles de son Seigneur, a dit :

« Ô Mes serviteurs, Je Me suis interdis l’injustice à Moi-même et Je vous l’ai rendue illicite : Ne soyez donc pas injustes les uns envers les autres.

Ô Mes serviteurs, vous êtes tous dans l’égarement, à l’exception de ceux que J’ai guidés : Demandez-Moi donc de vous guider et Je vous guiderai.

Ô Mes serviteurs, vous êtes tous affamés, à l’exception de ceux que J’ai nourris : demandez-Moi donc de vous nourrir et Je vous nourrirai.

Ô Mes serviteurs, vous êtes tous dévêtus, à l’exception de ceux que J’ai vêtus : demandez-Moi donc de vous vêtir et Je vous vêtirai.

Ô Mes serviteurs, vous commettez des péchés nuit et jour et c’est Moi Seul qui pardonne tous les péchés : demandez-Moi donc de vous pardonner et Je vous pardonnerai.

Ô Mes serviteurs ! Vous n’arriverez jamais à Me nuire, comme vous n’arriverez jamais à M’être utile.

Ô Mes serviteurs, si, du premier au dernier d’entre vous, tous les hommes et les djinns parmi vous avaient tous le cœur du plus pieux d’entre vous, cela n’augmenterait en rien Mon Royaume.

Ô Mes serviteurs, si du premier au dernier d’entre vous, tous les hommes et les djinns parmi vous avaient tous le cœur du plus pervers d’entre vous, cela ne diminuerait en rien Mon Royaume.

Ô Mes serviteurs, si du premier au dernier d’entre vous, tous les hommes et les djinns parmi vous se tenaient tous à un même endroit et me demandaient tout ce qu’ils voulaient et que j’accordais à chacun sa demande, cela ne diminuerait en rien ce que Je détiens, pas plus que l’aiguille n’enlève quoi que ce soit à l’océan lorsqu’elle y pénètre.

Ô Mes Serviteurs, ce ne sont que vos actions que Je comptabilise pour vous et au sujet desquelles Je vous rétribuerai. Que celui donc qui y trouve du bien remercie Allah, et que celui qui y trouve autre chose ne s’en prenne qu’à lui-même. » [1]

 

Sachez que tout Hadith représente une source inépuisable de savoirs et de connaissances. Nous devons méditer dessus et en extraire les perles cachées qui y sont contenues et qui nous combleront tout au long de notre vie.

[1] Hadith sahih, rapporté par Muslim (4/1994) (n°2577).

Rejoignez la discussion

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

TOP