Nous avions abordé, dans nos articles précédents, les raisons du choix de la langue arabe par Allah (swt) dans la transmission de Son Noble Qur’ân, ainsi que des Hadiths Qudsi.
Concernant les autres Hadiths (dits « sharif », ou « nobles »), ce fut également la langue arabe qui fut choisie comme support de ces derniers. Les Hadiths englobent l’ensemble des propos tenus par notre noble Prophète ﷺ . Par extension, le terme Sunna désigne toutes les paroles (Aqwâl), actes (Af’âl) ou même les situations qui se sont déroulées devant les yeux de Muhammad ﷺ et qu’il a tacitement approuvées (Taqir).
Les Hadiths contiennent tout ce que chaque musulman a besoin de connaître au sujet de sa religion.
En effet, les Hadiths nous exposent clairement et en détail ce qu’Allah a révélé dans le Coran de manière globale. Ainsi, en associant ces deux révélations, la compréhension du musulman se clarifie et il réussit à mieux cerner ce qui est attendu de lui.
Les Hadiths abordent, en outre, bien d’autres sujets, à l’instar de l’économie, la politique, la santé, la sociologie, l’astronomie, la géographie et bien d’autres domaines encore. En résumé, toutes les sciences y sont contenues.
Mais pour pouvoir découvrir et développer ces dernières, il est impératif de maîtriser la langue arabe. Le choix de cette langue n’est pas anodin, mais au contraire judicieux, sage et soigneusement calculé. En effet, aucune langue au monde n’a intrinsèquement les aptitudes à transmettre des informations aussi complexes que celles contenues dans les Hadiths. A titre d’exemple, l’anglais, qui est l’une des langues possédant le plus de mots au monde, atteint tout juste les 600.000 mots, quand l’arabe, en mots uniques, sans répétition et sans déclinaison en genre et en nombre en compte 12.303.912 (soit 25 fois plus que l’anglais !)
Cette simple comparaison numérique pourrait suffire, à elle-seule, à justifier de la supériorité de la langue arabe. Mais nous aimerions aborder ici une autre de ses caractéristiques, qui n’est autre que sa capacité à pénétrer les cœurs et à instruire celui qui la maîtrise, lui permettant d’accéder à des données bien plus nombreuses sur un sujet donné que si elles provenaient de n’importe quelle autre langue.
Ainsi, celui qui analyse et étudie d’un point de vue linguistique un Hadith en dégagera de profondes utilités. Si, par la suite, il se focalise sur l’aspect spirituel de ce même Hadith, il assimilera des données qui l’enrichiront spirituellement; enfin, il pourra l’analyser sous le prisme qui l’intéressera, dans des domaines extrêmement variés tels que la médecine ou l’éducation des enfants, la cuisine ou la biologie, en passant par le sport ou les voyages…
Illustrons notre propos par un Hadith bien connu : « Le Jeûne est une protection » (Rapporté par Bukhari). Selon le point de vue où l’on se place et que l’on souhaite développer, il y aurait une multitude de choses à déduire de ce Hadith, selon qu’on aborde son étude d’un point de vue spirituel, médical, culinaire, éducatif, santé etc.
Un seul Hadith peut ainsi receler en lui-même tant de connaissances et de données que cela paraît relever du miracle : mais en réalité, il s’agit là du seul fait de l’utilisation de la langue arabe, dont le pouvoir est connu depuis des siècles !
C’est à nous que revient le tort de l’avoir délaissée depuis si longtemps, ce qui eut pour conséquence de nous priver de tant de sciences, de sagesses et de savoir-faire. Il est plus que temps de reprendre impérativement l’étude de cette langue qui, loin d’être l’apanage exclusif des Arabes ou des musulmans, appartient à l’Humanité dans son ensemble.
En effet, la langue arabe est dotée d’innombrables richesses pour l’Humanité. Pourquoi ne serions-nous pas les premiers à en profiter ? Et à plus forte raison nous, musulmans, qui avons le devoir de la comprendre, de l’utiliser et de la maîtriser ?
Nous avons tout à gagner et strictement rien à perdre dans l’apprentissage de la langue arabe et son enseignement à nos enfants. Cela doit rester un objectif pour tout musulman.
Pour y aboutir, il vous faudra :
- La motivation : sans motivation, vous n’irez nulle part.
- La sincérité, qui se trouve dans votre cœur.
- La détermination, qui forgera votre personnalité.
- La patience, qui vous rendra plus fort.
- Un bon professeur : sans lui, vous n’y arriverez pas seul.
- Une longue période de temps : plus vous étalez dans le temps une étude, plus cette dernière s’ancrera en vous.
- Une pratique régulière : pratiquer autant que possible la langue par la lecture, l’écriture et surtout l’écoute et la pratique orale.
- Une immersion : restructurer son environnement afin de créer un monde arabophone chez vous, par les livres et le mode de pensée.
- Les voyages : si possible, voyager dès que vous le pouvez dans un pays arabe afin de vous imprégner de la langue et de sa culture.
- Des moyens financiers : pour apprendre, il faut débourser ! Ne considérez pas cet argent comme une perte, mais au contraire comme un gain sans égal.
- La santé : il faut donner de vous-même pour recevoir en contrepartie. Ceux qui veulent gagner de l’argent n’hésitent pas à faire subir à leur corps toutes sortes de désagréments afin d’obtenir des richesses de ce bas-monde. Nous concernant, nous sommes plus en droit encore de nous investir avec acharnement afin d’atteindre ce noble objectif.
Mettez en œuvre tous les moyens, outils et conditions propices à la réussite de votre apprentissage. Cela démarre d’une simple intention, puis cette intention devient une motivation, puis une détermination et enfin un passage à l’action et une mise en pratique.
Nous serons là inchaAllah à vos côtés afin de vous motiver et de vous donner les arguments qui vous pousseront à poursuivre cet apprentissage, qui sera certes long, rude et épuisant, mais en contrepartie tellement enrichissant que vous en oublierez vite les quelques contrariétés rencontrées en cours de route.
Enfin, nous terminerons cet article en vous proposant d’analyser le Hadith suivant; nous attendons avec impatience vos déductions et réflexions !
عَنْ أبِي سَعِيدٍ الخُدْرِيِّ، قالَ سَمِعْتُ رَسُولَ اللَّه يَقُولُ
إِذَا كُنْتَ في غَنَمِكَ، أوْ بَادِيَتِكَ، فأذَّنْتَ بالصَّلَاةِ فَارْفَعْ صَوْتَكَ بالنِّدَاءِ، فإنَّهُ لا يَسْمَعُ مَدَى صَوْتِ المُؤَذِّنِ، جِنٌّ ولَا إنْسٌ ولَا شيءٌ، إلَّا شَهِدَ له يَومَ القِيَامَةِ
رواه البخاري
Abu Sa’îd Al-Khudrî a dit : « J’ai entendu le Messager d’Allah ﷺ dire :
« Lorsque tu te trouves avec ton troupeau où dans ta campagne et que tu fais l’appel à la prière, alors élève ta voix lors de ton appel, car personne n’entend l’appel du Mu’adhin, qu’il soit djinn, humain ou autre chose, sans qu’il ne témoigne en ta faveur le jour du jugement dernier.
(Rapporté par Al-Bukharî)